Résumé :
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GEORGES FERRE Quand au printemps 1907, quatre-vingt-sept vignerons d'Argeliers guidés par Marcelin Albert crient leur misère, pour émouvoir les pouvoirs publics sur la mévente du vin naturel qui les ruine, ils ne sont pas pris au sérieux. Chacun y va de sa petite phrase « le Midi bouge. C'est une tartarinade, une farandole... ». Les états-majors politiques, habitués à l'affrontement partisan, sont déconcertés par ce mouvement populaire interclassiste qui rassemble de dimanche en dimanche des foules énormes dans des meetings jugés « pittoresques, naïfs ou mystiques... ». Sans objectif politique, sans programme économique précis, avec des slogans parfois en occitan ou en catalan, cette révolution des dimanches aurait pu « finir par un banquet », selon les prévisions du président du Conseil Georges Clémenceau si Ferroul, maire socialiste de Narbonne, n'avait placé le Languedoc et le Roussillon en désobéissance civique par la grève de l'impôt et la démission des mairies. Le gouvernement Clémenceau relève le défi par une répression féroce. Une chape de plomb s'abat alors sur le Midi: 60 000 fantassins et gendarmes occupent le Languedoc-Roussillon, pendant l'été 1907. six morts à Narbonne, des représentants de l'État bafoués, des soldats mutinés. Le Midi va-t-il faire sécession' On parle de séparatisme, d'une République du Midi indépendante, soutenue par des réactionnaires... Georges Ferré, professeur d'histoire, a lu toute la presse de l'époque pour reconstituer cette guerre du vin et révéler une conscience méridionale face à un état centralisateur qui n'a pas su prendre toutes les dimensions de cette épopée paysanne sans précédent dans l'histoire contemporaine. ED : LOUBATIERES (1997), 16 x 24 cm, 142 pages, broché, ISBN: 2862662615
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